Emiliana Martinelli - L'interview - par Cristina Morozzi
Emiliana Martinelli est une femme à l'attitude franche et spontanée, une designer et une entrepreneuse à succès qui transmet enthousiasme et envie de faire. Elle est à la tête de Martinelli Luce, l'entreprise de Lucca, créée par son père Elio, qui n'avait pas vraiment étudié le design, il était scénographe. A la mort de son père Plinio, il décide de reprendre le magasin d'éclairage de la plae Bernardini à Lucca.
Les premiers projets de Martinelli Luce témoignent du talent narratif d'Elio, qui s'exprime dans des formes concises et iconiques, grâce à l'utilisation de matériaux innovants, comme le méthacrylate d'opale. Même les noms des appareils sont originaux : Cobra, Snake, Bat, etc.
Ce sont des lampes de la fin des années soixante, encore en production aujourd'hui. Emiliana, qui a hérité de son père la passion pour le design innovant, perpétuant l'ADN contemporain de l'entreprise, sans trahir son empreinte originale.
Elle a réussi à faire remporter à son entreprise de nombreux prix, comme le récent 2020 IF Design Award pour trois lampes Hush, Elastica et Sistema U, sélectionnées parmi plus de 7 000 candidatures.
"Je suis née dans l'entreprise", dit Emiliana, "et j'ai adopté les idées de mon père qui me correspondaient. Il m'a transmis sa passion, et tant qu'il était en vie, je me sentais protégée. Il m'a appris à faire ce que j'aime et ce en quoi je crois, sans trop me soucier du marketing. Je me rends compte que entrepreneur et designer sont deux rôles qui ne coïncident pas, et je pense souvent que mon coté entrepreneur pénalise ma créativité. Je conçois toujours de nouvelles lampes, et ensuite je les laisse "reposer" pour choisir avec plus de lucidité, sans me laisser emporter par l'enthousiasme". Emiliana gère naturellement un catalogue riche et complexe, avec environ 130 luminaires décoratifs et un catalogue technique tout aussi important. Elle se consacre avec tenacité aussi à la recherche de nouveaux designers pour projeter l'entreprise dans le futur.
