Interview de Pier Angelo Orecchioni par Cristina Morozzi

Lisez l'interview réalisée de Cristina Morozzi pour Design Italy et découvrez l'histoire de Pier Angelo Orecchioni, le designer italien à l'origine de la marque Marioni.

Sarde d'origine, Florentin depuis 40 ans, Pierangelo Orecchioni est un architecte, un designer et un artiste. Diplômé en architecture et cofondateur en 1998 de "Studio63 a + d", une marque internationale de design avec des bureaux à Florence, New York, Hong Kong et Shanghai, spécialisée dans les projets de concepts de vente au détail, dont Miss Sixty. Il est actuellement architecte d'intérieur, concepteur de produits et directeur artistique pour des entreprises de meubles et de mode telles que Marioni.

Dans les années 80, alors jeune designer, Remo Buti, professeur à la Faculté d'Architecture de Florence, l'engage dans le mouvement des " bolidistes ", avec Stefano Giovannoni, Guido Venturini et Massimo Iosa Ghini ; il a également été chanteur et guitariste dans un groupe. Depuis 2015, il se consacre à des recherches personnelles et indépendantes sur le design narratif, il participe à des expositions individuelles et collectives, dont en 2018 "Recreation" à la galerie Cartavetra de Florence.

Il m'a parlé de tout cela et de son devenir :
CM : Parle-moi de ton devenir.
P.O .: Vers l'âge de cinquante ans, je me suis lentement réconcilié avec moi-même et avec ma créativité.

CM : Qu'a impliqué cette réconciliation dans votre profession d'architecte et de designer ?
P.O. : J'ai commencé à peindre, à travailler sur moi-même, à créer des objets.
CM : Comment définissez-vous votre période actuelle ?
P.O. : Je l'appelle "Récréation" pour retrouver la créativité spontanée et débridée des enfants, qui se manifeste dans le jeu. Je suis sarde, la pureté de l'art de Maria Lai m'a inspirée.
CM : Vous consacrez-vous aussi à l'art ?
P.O. : J'essaie de retrouver les racines de ma créativité et de réfléchir à la manière de transmettre la mémoire. Me consacrer à l'art et au design me permet de me consacrer à la conception d'objets.
CM : Quel est le champ de vos interventions créatives aujourd'hui ?
P.O. : Je n'ai pas de frontières puisque mes recherches portent sur la mise en sens de mes signes. Je me suis consacré à la céramique et à son enseignement. J'ai une relation avec Marioni di Calenzano, une entreprise de céramique, depuis six ans. J'ai créé une nouvelle identité et je dessine des meubles et des accessoires. Ce sont des collections élégantes, luxueuses, nourries de références des années 80, hybridées avec des éléments art déco. J'ai réalisé le concept du premier magasin Tramontano, un fabricant de sacs, à Naples via Chiaia. Je crée des motifs cousus et brodés sur des t-shirts et des sacs. Je réalise des "ex-voto par grâce à recevoir" ; j'écris un journal intime avec des mots effacés, qui représente la contamination entre les signes et les mots, et je crée des "ex-voto d'attente", en pensant au moment que nous vivons.